• Tes nouvelles  sont drôles et emplies d'une discrète émotion. Les thèmes qui les soudent me parlent particulièrement: tu te doutes ; les flèches visant la politique environnementale, car Gérard, tout malade qu'il soit, dans ses gestes et pensées ne supporte pas  ce que l'homme fait du monde: Il jette sa brosse à dents propulsée à l'électricité nucléaire, change de marque de biscottes pour fuir l'huile de palme, critique l'extraction des minerais, peste contre la place de la Rép, où sévit l'horreur de la nature. L'absurdité du système de plus en plus répressif et grignotant nos droits, donc, va de pair avec la disparition de la biodiversité: la télévision gratuite en réanimation!  L'interdiction de parler chez Bébert qui n'a pas un nom à supporter longtemps ce règlement très "1984"  Ou encore l'inflation technologique qui dispense le personnel médical de montrer un peu d'humanité si bien que le patient prend feu au risque de piquer une nouvelle crise cardiaque! ( L'électro)

     J'ai ri avec aussi les accélérations qui m'ont fait penser à Buzzati. Le quotidien, petit enfer de Gérard, verse tout à coup dans le fantastique ou une frénésie suspecte: pauvre médecin, le Rongeur, qui par compassion ou bien sous l'empire de l'imitation de ses patients, sorte de miroirs, se dévore les mains..Et cette neurologue qui au récit des Valseuses sans aucun rapport apparent avec la consultation, se met à secréter du lait, celui peut être de "la tendresse humaine" tellement absente de la technologie érigée en déesse? On y voit la rationalité fonctionnelle  s'effacer devant la fiction qui engendre la réalité, tout le contraire du triomphalisme High Tech contemporain.

    Oh! très amusante, voire inquiétante, la nouvelle: "Attente." Elle s'emballe aussi à cause de cette figure puritaine de femme incapable de comprendre l'humour et d'improviser une conversation! La voilà qui se croit offensée par Gérard alors qu'il lui manifestait sa sympathie. Quelle gourde qui a trop bien intégré la politique sécuritaire répandue dans les médias et se voit constamment agressée!  Il y a ainsi des gens  pour empêcher tout vrai changement de la société parce qu'ils n'ont pas un brin d'imagination, pas la moindre propension à s'émerveiller du hasard, d'une rencontre. Ils vivent comme cette dame qui ne mérite pas sa belle robe, "au ras des chaussettes," Leur méfiance mauvaise envoie Gérard à l'asile. Ce n'est plus l'ascenseur de Buzzati qui descend chez le diable mais des infirmiers barbouzes qui arrivent!

    En fait  la balade de Gérard de cabinets en hôpitaux lui permet de dresser un état de la société. Les travers qu'il  débusque ne l'empêchent pas d'être attentif à la condition éprouvante des médecins ; renversant les rôles, il s'enquiert de leur santé: Il leur conseille de ne pas se laisser étrangler par leurs problèmes financiers ou quelque assassin tapi. Il craint que sa dermato ne s'enrhume ou encore se réjouit que l'infirmière aux prises avec les appareils, se marie avec le pompier qui a éteint le feu pour en rallumer un autre.

    Modeste il est Gérard, faussement naïf... Il trouve qu'il coûte trop cher à la société ou fait profil bas quand il ne comprend pas ce que les arcanes médicaux lui réservent! Il sort parfois de sa condition de patient brinquebalé pour s'exprimer: " Dites donc Gérard"

    On décèle sous cet enjouement apparent l'inquiétude face au temps qui passe et à notre ultime pirouette... Une année, moi aussi j'ai failli devenir folle perdue que j'étais dans l'immensité anonyme de l'hôpital et en proie à la terrible incertitude du corps qui mijote parfois des tours pendables. J'allais d'examens en examens et je voyais dans les médecins des vampires en blouse blanche. Heureusement un jour un Libanais m'a récité du Ronsard en s'asseyant au pied de mon lit!

    Et puis il y a ces jeux de mots. Je me suis dit que tu avais dû - or, tu n'es pas prof - corriger le concours pour l'école d'infirmières ou autre épreuve du genre pour dénicher pareilles perles! Les sommes gastronomiques et les prometteurs qui font de l'argent  ont un petit air surréaliste.

    Je n'ai pas encore tout lu de cette poésie du quotidien, notamment ″Autres histoires" Je t'en parlerai ensuite. Vivre sans perdre sa vie c'est en effet être capable de recomposer la vie qui semble ordinaire mais qui se métamorphose sous notre regard, enfin : ton regard .

    Michèle Miant, professeure de lettres, retraitée - Le  Mans, 13 décembre 2017

     


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  • en voies
     

    Recueil de nouvelles                                                         Editions Glyphe

    Albert détourne un instant son regard vers le paysage qui mène grand train. Il voit des arbres. Il voit un étang. Il roule son fauteuil vers l'étang. Ses jambes flottent allègrement sur l'eau verdâtre. Il y a du sang partout. Le fauteuil avance sur l'eau. L'eau jaunit, avec une forte inclination vers l'orange. Dans une imploration pathétique, Albert tend ses deux bras vers ses deux jambes.

    L’auteur conduit le lecteur en voiture, il l’emmène en bus ou en train et même en bateau. Il le transporte avec humour dans des histoires, tantôt délicates et sensibles, tantôt coriaces et sanglantes. Le nez en l’air, Albert observe les voyageurs qui empruntent les transports collectifs. Albert regarde le monde.

    http://www.editions-glyphe.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1582 Prix: 14 €

     

     


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  •  Thierry Gaudin

      L'Iresuthe  revue littéraire trimestrielle - automne 2016

    (Extrait)

     

     Frédérique Bréhaut

    Maine libre - 29 août 2016

     

     

     


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  • Des nouvelles qui sont formidables à lire.

    Pascal Brûlon, directeur de LMtv – Intensément Sarthe,

    28 avril 2016


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  •    Merci beaucoup pour  votre short story, tellement américaine [BarbeQue]. Il y aurait un portrait "géorgien" à faire de Newt Gingrich probablement. Mais je crains que le personnage ne passe pas les primaires (quoique, sait-on jamais)

    Corine Lesnes, correspondante du Monde. Washington, février  2012. 

     

    J'ai profité d'une journée calme au musée pour terminer ton livre. Je me suis retrouvée dans certaines de tes observations.Je me suis également interrogée sur la carte senior de la SNCF ou encore la route qui sépare un village en deux. Je me suis toujours dit que je n'habiterai jamais dans un village comme ça. J'ai beaucoup apprécié les nouvelles en Amérique. Certaines sont tristes d'autres plus joyeuses mais toutes font ressortir les réalités des États-Unis autour par exemple de la légalisation du port d'armes et des relations Blancs/Noirs. Merci pour ce voyage !

    Lauréna Salion, étudiante en valorisation du patrimoine et développement local – Le Mans, 10 avril 2016

     

    Hatchepsout

    Fallait que je vérifie les propos de Monsieur Romain. On ne m'annonce pas comme ça de savoureuses définitions sans que j'en vérifie la pertinence ou la conformité. Je n'ai pas insisté sur le "grand cul-de-lampe", parce qu'en chemin, je suis tombé sur cet autre nom vulgaire de la pharaone : "bouton de camisole". Pour ton plaisir. Source : Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine. T25 /. Par une société de naturalistes et d'agriculteurs. (gallica.bnf.fr).

    Yves Barré, poète, plasticien, publié aux Editions Donner à Voir, L’Atelier de Groutel – Sarthe, 11 avril

     

      J’ai mal aux côtes à force de rire à la lecture d’En voies.

    Ton livre a réussi a me faire voyager. Le style est léger, l'humour souvent présent. Le rythme est assez soutenu, ce qui donne envie de toujours lire la nouvelle suivante. On sent que tu as pris plaisir à l'écrire et personnellement j'ai pris du plaisir à le lire.

    Alexandre Manceau, étudiant en valorisation du patrimoine et développement local – Le Mans, 18 mai.

     

    J’ai commencé la lecture de ton nouveau livre. Certains passages m’ont plu et parfois fait rire. Pas spécialement ce texte-là, [Feu rouge] en fait ! La situation décrite est quand même très originale. La description (un peu courte) de ce village coupé en deux par la Nationale m’évoque des souvenirs. Allusion au son : j’ai surtout un bon souvenir du passage de ton premier livre où tu parles des bruits du salon de coiffure, j’ai trouvé ça très juste ! Sais-tu d’ailleurs que, pour les connaisseurs de la prise de son binaurale (c’est-à-dire qui reproduit un effet en trois dimensions quand on l’écoute au casque), la prise de son ″chez le coiffeur″ est un grand classique ?! Si tu tapes par exemple binaural haircut dans Google tu vas trouver pas mal d’exemples. Etienne Noiseau – Pyrénées-Orientales, 6 juin. Beau bruit : son/écoute/radiophonie  http://www.beaubruit.net/ Syntone : actualité & critique de l’art radiophonique  http://syntone.fr/

     

        En parcourant cette quarantaine de nouvelles, on suit avec plaisir les pérégrinations d'Albert qui circule à pied, en voiture, bus, métro, trolley et bateau. Il est question du train dans cinq d'entre elles, ainsi 'Albert a obtenu une place en surréservation... c'est le suspense : ou bien le voyageur titulaire va revenir dans deux minutes du bar... ou bien il est mort la veille...' (p.25). L'auteur, enseignant passionné de cinéma et de photographie, possède un regard aiguisé et manie l'humour avec habileté. Marie-Suzanne Vergeade, Bibliothèque centrale de prêt par correspondance, Comité central du Groupe public ferroviaire SNCF – Paris, 13 juin.  

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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